En tant qu'important producteur d'énergie hydroélectrique, une source renouvelable mais qui défigure le paysage, le Québec entend se positionner afin de maximiser les retombées de cette industrie. En mai 2006, le gouvernement du Québec dépose sa "stratégie énergétique 2006-2015", où il exprime notamment son intention de mettre en oeuvre 4 500 mégawatts de nouveaux projets de centrales hydroélectriques en 5 ans dont le projet de la Romaine.
Le projet de la Romaine désigne un complexe hydroélectrique construit par Hydro-Québec. Il s'agit d'un aménagement de quatre centrales d'une puissance installée de 1 550 mégawatts sur la rivière romaine, un cours d'eau qui se jette dans l'estuaire du Saint-Laurent. À terme, sa capacité de production annuelle sera de 8,5 TWh.
Hydro-Québec et le gouvernement du Québec estiment que les retombées économiques du projet devraient atteindre 3,5 milliards CAD réparties à travers le Québec. Cela ne tient pas compte d'un dépassement de budget dans la production des centrales. Cependant, en plus du drame écologique qui est en train de se jouer, Hydro-Québec ne peut espérer exporter l'électricité à plus de 5 cents le kWh en raison des prix actuels de l'électricité. À titre d'exemple, un récent contrat signé avec le Vermont prévoit un prix de vente de 5,8 cents le kWh.
Gros problème: la production de cette électricité reviendra à 12 cents le kWh ce qui occasionnera une perte de 7 cents le kWh pour toute exportation vers les États Unis. Pire, les prix actuels de l'électricité devraient rester stables durant les 10 prochaines années. Comble du comble, la cause de la baisse des prix de l'électricité c'est l'arrivée du gaz de schiste qui est vendu comme le nouvel eldorado énergétique .... par le gouvernement du Québec. Bref, le gouvernement actuel se tire une balle dans le pied et en plus vend des terrains à des entreprises exploitantes de gaz schiste à des prix 10 000 x moins élevés que nos voisins de l'Ontario.
"La bêtise insiste toujours". (Albert Camus)
